Rentrée littéraire (Éric Neuhoff)

note: 3 Audrey - 21 février 2022

Un roman français n° 2
Un barrage contre l'Atlantique (Frédéric Beigbeder)

note: 1 Audrey - 21 février 2022

Emma (Jane Austen)

note: 5Emma, Jane Austen Bibliothécaire - 3 février 2022

Et si vous vous échappiez du quotidien le temps d’une balade littéraire dans la campagne anglaise de l’époque victorienne ? Jane Austen vous offre un refuge en 1815, dans un charmant bourg situé non loin de Londres, Highbury. Vous y rencontrerez Emma Woodhouse, ses proches, ses voisins et vous partagerez avec elle les intrigues qui animent les conversations mondaines. Intrigues dont, il faut bien l’avouer, elle est souvent à l’origine. Car voyez-vous, la belle, intelligente et riche Emma se considère comme une entremetteuse. Et même si elle a déclaré ne jamais vouloir se marier, la jeune femme s’est autoproclamée experte en sentiments, convaincue de savoir lire ceux d’autrui mieux que quiconque. Mais attention, à Highbury, on n’épouse pas n’importe qui sans que chacun, et surtout pas Emma, ait à y redire. Bref, vous vous en apercevrez très vite, Emma est aussi belle que vaniteuse, aussi vive d’esprit que totalement inexpérimentée, et aussi irritante qu’attachante. Il ne manquerait plus qu’elle se retrouve prise à son propre jeu…
Quelle charmante escapade qu’un roman de Jane Austen ! Si sa galerie de personnages (tous plus en haut en couleur les uns que les autres), ses fabuleuses descriptions, son humour malicieux et son style délicieusement désuet régaleront à coup sûr les amateurs de classiques de la littérature anglaise, ne doutons point des capacités d’Emma à séduire des lecteurs plus modernes. Car s’il demeure une formidable satire de la bourgeoisie de province, il n’en est pas moins un excellent roman d’apprentissage mettant en scène une héroïne féministe avant l’heure. Et, malgré cette Emma réfractaire au mariage, que les lecteurs et lectrices en mal de romantisme se rassurent : personne ne résiste bien longtemps à une déclaration d’amour de gentleman façon Jane Austen.

La jeune femme et la mer (Catherine Meurisse)

note: 5Une invitation au voyage Bibliothécaire - 1 février 2022

Cette très belle bande dessinée est l’adaptation libre d’un roman de Natsume Soseki, Oreiller d’herbes dans lequel un artiste décide de s'isoler dans la montagne pour réfléchir à son art et se consacrer à la peinture.
La talentueuse Catherine Meurisse s’inspire à la fois de ce livre et du séjour de quelques mois qu’elle a effectué au Japon dans le cadre d’une résidence d’artistes à Kyoto.
L’héroïne de ce roman graphique s’installe donc dans cette résidence avec l’intention de « peindre la nature ». Au fil d’un récit qui s’apparente à un rêve éveillé, elle croise des personnages singuliers, dont le mythologique tanuki, animal considéré par les Japonais comme un esprit de la forêt aux pouvoirs magiques. Elle rencontre aussi « la jeune femme », la belle Nami, dont il est question dans le titre et qui livrera plus tard son secret.
Catherine Meurisse décrit un Japon à la fois moderne et ancestral en instillant humour et poésie à son histoire. Les paysages, magnifiquement dessinés et déclinés en une délicate palette de couleurs, sont de véritables estampes. Ils sont une invitation au voyage et à la rêverie méditative.
Récit initiatique et philosophique, cette bande dessinée autobiographique est aussi une réflexion sur les liens entre l’homme et la nature et sur le recours à l’art pour retranscrire la beauté des paysages.

Les docs emboités
Les animaux de la forêt (Philippe Jalbert)

note: 5Les animaux de la forêt Bibliothécaire - 25 janvier 2022

Entre l’imagier et le documentaire, ce livre vous propose des images en relief pour apprendre à reconnaitre les animaux de la forêt, comme la chouette, le renard et l’écureuil mais aussi leur mode de vie et leur famille.
Accompagné par des textes simples et de très belles illustrations, vous découvrirez un univers ludique et original qui sera apprécié des petits comme des plus grands.

La Bataille de Solférino (Triet Justine)

note: 4Tensions conjugales et présidentielles ! Bibliothécaire - 21 janvier 2022

Justine Triet fait partie d’une jeune vague de réalisateurs français soutenus par la revue de référence dans le domaine Les Cahiers du Cinéma. La bataille de Solférino est l’un de ses premiers longs métrages, il lui avait valu un certain succès public et critique. Il s’agit d’un véritable mélange des genres : filmé en partie lors du soir du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012 qui a vu la victoire de François Hollande, l’effusion démocratique se superpose avec les vives tensions d’un couple « moderne », c’est-à-dire séparé. Lui est vraisemblablement artiste et insiste pour voir ses enfants bien que ce ne soit pas son jour de visite alors que son ex-femme journaliste doit couvrir la soirée présidentielle pour une chaîne de télévision. Le film met bien en évidence un certain nombre de travers sociaux sans pour autant les juger : la mauvaise communication des couples séparés, les attentes électorales démesurées, les violences conjugales, la judiciarisation des conflits, la confrontation des utopies adolescentes avec les obligations de l’âge adulte etc.

À l'abordage (Brac Guillaume)

note: 5les vacances comme infini Bibliothécaire - 18 janvier 2022

Ce film étonnant, plein de drôlerie, est assurément l’une des révélations de l’année 2021. Guillaume Brac avait déjà donné à juger la personnalité de son cinéma, un cinéma dont le lieu est la vacance, dans des œuvres brutes et intimistes à l’orée du documentaire et de l’étude sociologique. A l’abordage raconte l’histoire de trois jeunes hommes originaires de la région parisienne qui se rencontrent dans un covoiturage en direction de l’Ardèche. Après plusieurs gaffes et péripéties ils se retrouvent au camping où des aventures très simples et très comiques s’offrent à eux ; les différents milieux sociaux se mélangent sans bons sentiments mais sans agressivité, dans l’énergie un peu gauche de la jeunesse. Un film qui fait du bien s’il montre un état de la France d’aujourd’hui, peut-être édulcoré, lavé de sa méchanceté et de l’emprise numérique qui semble s’abattre sur les jeunes générations. D’un point de vue formel le film est très réussi, il donne tous les apparats de l’authenticité, de la lucidité et du goût du partage. A voir !

Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait (Mouret Emmanuel)

note: 5Un marivaudage moderne Bibliothécaire - 18 janvier 2022

Emmanuel Mouret est l’un des meilleurs cinéastes français en activité. Il est l’auteur d’une œuvre déjà riche, par le volume de sa production mais surtout par sa qualité. Ce film qui met en scène Camélia Jordana, dont on ne peut pas dire qu’elle convainque pleinement, Emilie Dequenne ou encore Vincent Macaigne ; il raconte les tribulations amoureuses, les marivaudages de plusieurs personnages hésitants entre la spontanéité de leurs désirs et la profondeur de l’amour qu’ils pensent éprouver pour leurs conjoints respectifs, et changeants. Il s’agit d’une évocation de l’amour d’une assez rare finesse au cinéma, qui refuse la facilité de prendre le parti de la légèreté ou de la gravité, de l’obligation ou de l’élan, oscillant sans cesse dans un jeu d’équilibre, ou plutôt de déséquilibres, dans lequel le réalisateur laisse la liberté à ses personnages autant qu’au spectateur de se retrouver, de s’introspecter avec humour et ingénuité. D’un point de vue formel le film est bien ciselé, rien ne vient obstruer la communication de ses sentiments.

Le dit du mistral (Olivier Mak-Bouchard)

note: 4Une légende du Luberon Bibliothécaire - 18 janvier 2022

Un premier roman original, entre le genre « roman du terroir » et le conte, avec son lot de légendes et de mystères, écrit par un auteur qui tient à rester le plus discret possible sur lui-même. Le récit est avant tout l’occasion de parler du Luberon, région naturelle d’où l’auteur est originaire ; c’est l’histoire de la découverte d’une étrange source alors que le narrateur creuse frénétiquement avec son voisin dans le terrain de celui-ci, happé par l’intuition qu’il y a quelque chose d’important à y trouver. Le livre comporte son lot d’expressions locales, toutes véridiques, et d’histoires abracadabrantesques comme on en trouve qu’en Provence. Un roman où plusieurs récits s’entremêlent, brouillant les pistes entre les univers du rêve, du mythe et le quotidien prosaïque, répétitif, parfois un peu mièvre ; à la lisière de ces étrangetés, le chat n’est jamais bien loin… Un sentiment entremêlé et acrobatique qui sent le thym, la sècheresse et la rudesse des hivers ressort de ce livre, à découvrir !

Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or (Pacôme Thiellement)

note: 4L'auto-exégèse d'un érudit Bibliothécaire - 18 janvier 2022

Pacôme Thiellement est un essayiste pour le moins singulier. Spécialiste de la « pop culture » à laquelle il a consacré plusieurs livres, c’est aussi un bon connaisseur des différentes doctrines spirituelles et ésotériques avec lesquelles il éclaire les œuvres de ses artistes préférés (Beatles, Franck Zappa, Stanley Kubrick etc.) Ce livre dont le titre reprend imparfaitement un mot de Baudelaire est à part dans sa bibliographie : il s’agit d’une sorte d’autobiographie qui est également une auto-analyse, qui révèle des frontières entre la réalité et l’imaginaire très minces. Il revient sur les événements tragiques qui ont jalonné sa vie, les nombreuses trahisons dont il s’estime victime et sur sa familiarité avec la maladie, la folie. Tous ces événements sont derechef mis en regard avec les grandes œuvres poétiques et théologiques qui le guident ; le récit, agréable et aisé à lire, érudit, parfois exagérément naïf aboutit à un plaidoyer pour l’émancipation individuelle et collective qui fait renouer son auteur avec le mot d’ordre d’André Breton : « Transformer le monde, a dit Marx. Changer la vie, a dit Rimbaud. Ces deux mots d’ordre pour nous n’en font qu’un. »

Sages femmes (Marie Richeux)

note: 5Le courage d'être mère Bibliothécaire - 14 janvier 2022

Au détour d’un chemin, Marie, la narratrice, lit, sur le socle d’une statue de la Vierge l’inscription
« Et à l’heure de notre ultime naissance ».
Cela l’interroge et la voilà replongée dans l’histoire de sa famille et de cette suite de filles-mères qu’ont été ses aïeules depuis le milieu du XIXe siècle : de Marie-Julie à Ernestine jusqu’à sa grand-mère Madeleine.
Marie, maintenant mère d’une petite fille, souhaite savoir pourquoi ces femmes n’étaient pas mariées et surtout pourquoi elles ont tenu à garder leur enfant, alors que beaucoup de ces filles-mères les abandonnaient à la naissance. On les appelait « les ventres maudits ».
S’ensuit comme une petite enquête menée délicatement par Marie.
Interrogeant sa tante F., sa mère, toutes deux peu bavardes, et se rendant aux Archives de Reims (des aïeules nées à l’hôtel-Dieu), la narratrice approche des destins qui sont proches de celui des femmes qui l’on précédée. Ces mères survivaient en acceptant tous les petits travaux de couture, quittant parfois leur ville natale pour Paris. Elles subissaient la honte et parfois le bannissement de leur famille : « nés hors mariage, les bâtards formaient avec leurs mères un couple que l’on ne devait pas voir ».
Mais au-delà de la honte, c’est d’une communauté féminine dont parle Marie Richeux, les travaux d’aiguille permettant de survivre mais aussi de créer du beau. Elle fait un parallèle avec sa propre vie, sa maternité et son travail d’écrivain.
La narratrice rencontre Sheila Hicks par hasard lors d’une exposition de ses œuvres au Centre Pompidou. Le travail de cette artiste textile contemporaine fait écho à ces destins tout comme la découverte de courte-pointes finement brodées datant du Moyen Âge.
Le papier des archives, fragile sous les doigts, les tissus brodés et conservés comme par magie, racontent des vies tout en gardant leur part de secret.
À partir de ces destins fragiles, l’écrivaine tisse un récit touchant et plein de grâce.

Terra alta n° 1 (Javier Cercas)

note: 5Une enquête délicate... Bibliothécaire - 14 janvier 2022

Melchor n'est plus le même homme depuis son arrivée en Terra Alta. Il a désormais une femme et une fille et vit des années heureuses. Pourtant, il a connu un début de vie chahuté dans les bas-fonds de Barcelone et la recherche de l'assassin de sa mère n'a pas abouti.
Devenu enquêteur de police grâce à un travail acharné, il a été muté, après les attentats de Barcelone, dans cette région pauvre du sud de la Catalogne, tristement connue pour la terrible bataille de l'Ebre.
Tout va donc pour le mieux pour ce jeune homme jusqu'au jour où la Terra Alta est secouée par un triple assassinat. M. et Mme Adell, riches propriétaires des Cartonneries du même nom, ainsi que leur gouvernante, ont été tués chez eux.
Melchor et Salom, son collègue, sont chargés de l'enquête au sein d'une équipe renforcée. Est-ce une vengeance, une tentative de vol, un acte rituel ? (les Adell ont été atrocement torturés). C'est une enquête délicate qui très vite s'enlise faute de pistes fiables. Il n'y a pas eu d’effraction et la police scientifique n'a relevé aucune empreinte exploitable à part une trace de pneu à l'extérieur. Malgré tout, Melchor ne se résout pas à abandonner même quand, après plusieurs mois, le dossier est classé. Son passé le rattrape alors et ses lectures des Misérables de Victor Hugo le hantent. Qui est-il devenu ? M. Javert, M. Madeleine ? Ou Jean Valjean ?
Il reçoit un mail provenant d'une adresse de Mexico qui le met sur une nouvelle piste...
Javier Cercas signe un roman splendide, fait d'ombre et de lumière, faisant ressurgir le passé pour éclairer le présent.
L'écriture impeccable et la très belle traduction font de Terra Alta une lecture qui vous marquera jusqu'au prochain tome de cette trilogie noire et puissante.

Apaiser nos tempêtes (Jean Hegland)

note: 5L'art dêtre une mère Bibliothécaire - 14 janvier 2022

Après le magnifique Dans la forêt, son premier roman, Jean Hegland réussit à nous émouvoir de nouveau avec ce livre puissant et poétique.
L’écrivaine retrace en parallèle le destin de deux jeunes filles, Anna et Cerise, dans l’Amérique du début des années 2000. Elles sont toutes deux issues de milieux sociaux très différents, aisé pour Anna et modeste pour Cerise. Chacune tombe enceinte, sans l’avoir désiré. Anna, brillante étudiante en photographie, décide d’avorter tandis que Cerise, lycéenne californienne, choisit de garder le bébé.
Des années après, Cerise a un deuxième enfant qu’elle élève seule, comme son premier. Anna, quant à elle, fonde une famille avec son mari et leurs deux enfants.
Le roman retrace leurs parcours de mères et aborde avec empathie et sensibilité la maternité dans toute sa complexité. L’ambivalence des sentiments ressentis par Anna et Cerise pendant ces années où elles apprennent à être des mamans est très juste. L’amour et la dévotion envers leurs enfants se mêle en effet à la fatigue, à l’angoisse et à l’incertitude.
En écrivant cette histoire, Jean Hegland souhaitait « montrer combien chaque expérience de la parentalité est unique – propre à chaque parent, à chaque situation, à chaque nouvel enfant ».
Porté par une belle langue aux accents lyriques lors de descriptions de paysages traversés par les deux héroïnes, le roman dévoile aussi les préoccupations écologiques de l’écrivaine, notamment concernant le réchauffement climatique.
Un autre des thèmes abordés dans le livre est la place de l’art dans la vie d’un être humain. L’auteur précise en effet dans sa préface « combien » il peut « avoir sur nos existences des effets inattendus et souvent considérables ».
Au fil de sujets intimistes et universels, Jean Hegland signe un roman fort et touchant, à offrir à toutes les mères !

Chasseur, cueilleur, parent (Michaeleen Doucleff)

note: 5Elever un petit humain ? Facile ! Bibliothécaire - 13 janvier 2022

Ah, le délicat métier de parent… Qui eût cru qu’élever un petit être humain pouvait s’avérer aussi difficile ? Vous qui auriez tendance à répondre « tout le monde », ouvrez ce livre et nuancez votre propos : l’éducation délivrée à leurs enfants par les parents mayas, inuits et hadza risque bien de chambouler vos (occidentales ?) croyances...
Parce qu’elle était épuisée du comportement difficile de sa fille de 3 ans, la journaliste scientifique Michaeleen Doucleff a décidé de partir vivre en immersion avec Rosy dans ces trois communautés. Elle y a trouvé des enfants responsables, autonomes et sachant maîtriser leur colère. Inspirée et forte de ces enseignements, elle partage aujourd’hui avec nous les méthodes de ces vénérables communautés qui, en lui transmettant un peu de leur sagesse, lui ont permis de retrouver la paix... et le plaisir d’être parent.

101 expériences de philosophie quotidienne (Roger-Pol Droit)

note: 4Philosopher de tout et de rien Bibliothécaire - 13 janvier 2022

Avez-vous déjà réfléchi au sentiment que vous éprouveriez ou à l’effet qui résulterait d’actes aussi banals mais décalés qu’un coup de téléphone passé au hasard, une promenade dans une forêt imaginaire, la fabrication d’une autre vie que la vôtre, un jogging dans un cimetière ou encore l’acte de penser à tous les lieux du monde ? Et si philosopher partait d’actes anodins, de tout petits riens qui rendraient (en fait) la démarche à la portée de tous ?
C’est la réflexion que vous propose d’explorer Roger-Pol Droit avec ces 101 expériences, parfois banales, parfois amusantes, mais toujours déroutantes. Grâce à ce petit ouvrage de vulgarisation, se plonger dans des réflexions métaphysiques, (re)créer l’inconnu dans le connu et s’étonner de la banalité d’actes familiers éveillera à coup sûr le philosophe qui sommeille en vous !

Jeanne Lanvin (Martine Allaire)

note: 5Une femme aux doigts de fée Bibliothécaire - 13 janvier 2022

Issue d’une famille pauvre, Jeanne Lanvin est l’aînée de onze enfants. Elle travaille dès l’âge de 13 ans pour aider sa famille, comme garnisseuse de chapeaux puis ouvre en 1885 son premier petit magasin de mode à Paris. Une fois mère, elle crée des vêtements pour sa fille unique, Marguerite, et se lance dans une collection pour femmes en 1909. Sa carrière est lancée. Elle fonde sa maison de haute couture, crée le Bleu Lanvin, en s’inspirant d’une fresque de Fra Angelico, et lance le très fameux parfum Arpège.
Puis, ce fut Lanvin homme, Lanvin Décoration et Lanvin Sport si bien que la maison Lanvin, à son apogée, emploie 1200 personnes et occupe trois immeubles dans Paris. Elle restera attentive toute sa vie aux conditions de travail de ses ouvrières, n’oubliant pas ses origines.
Un destin formidable conté avec talent par l’historienne Martine Allaire !

J'assure en anglais grâce aux séries (Julie Loison-Charles)

note: 5Chill & Learn ! Bibliothécaire - 13 janvier 2022

> Votre situation : vous ne regardez les séries américaines ou britanniques qu’en version originale car…
a) vous ne supportez pas les doublures françaises...
b) on perd tellement l’âme de la série...
c) vous respectez le travail et l’investissement des acteurs à un point tel que vous ne sauriez leur faire cet affront !
> Votre problème : votre anglais est un peu rouillé ou balbutiant.
> Notre solution : emprunter cet ouvrage ! Avec lui, vous réviserez votre anglais tout en visionnant vos séries préférées.
D’Emily in Paris (car nous ne sommes pas là pour juger vos goûts) à Lucifer en passant par The Crown et House of Cards, révisez la grammaire, enrichissez votre vocabulaire et surtout, joignez l’utile à l’agréable !

Les Gaulois à l'oeil nu (Dominique Garcia)

note: 4Notre part de Gaulois Bibliothécaire - 13 janvier 2022

Les Gaulois occupent une immense place dans l’imaginaire français. On pense bien les connaître. Pourtant, grâce à la recherche archéologique de terrain, de nouvelles connaissances ont été mises à jour. Tessons de céramiques, ossements d’animaux ou pollens viennent, au fil des décennies, alimenter les savoirs sur ce peuple et son environnement.
Ils étaient pasteurs, cultivateurs ou encore orpailleurs, mais aussi citadins, commerçants et artisans.
Découvrez la vie des Gaulois à la lumière des dernières découvertes !
Cette collection du CNRS « À l’œil nu » a pour but de transmettre les savoirs de manière simple et vivante.
Voilà un pari réussi !

Le corbeau (Michel Pastoureau)

note: 5L’oiseau haut en couleur Bibliothécaire - 13 janvier 2022

Le corbeau fait partie, avec le loup, le taureau et d’autres, de ces animaux occupant une place à part dans l’imaginaire européen. Pour les uns il est le messager des dieux, les corbeaux d’Odin ou celui d’Apollon, pour les autres un oiseau de mauvais augure qui annonce la mort et qui sera opposé à la colombe. Représentant des cultes païens, il est discrédité et voué au massacre par l’Église qui cherche à asseoir sa domination sur l’Europe et faire disparaître les anciennes pratiques et superstitions. Aujourd’hui encore le corbeau est associé dans l’imaginaire collectif au mal et à la sorcellerie, mais il commence à prendre sa revanche dans les études scientifiques qui le considèrent comme l’un des animaux parmi les plus intelligents.

A la recherche du blé vivant (Roland Feuillas)

note: 4Manifeste pour un blé diversifié Bibliothécaire - 13 janvier 2022

À la suite de croisements et de sélection des variétés, le blé principalement cultivé aujourd’hui en France a pour principale caractéristique d’être particulièrement productif. À force de chercher le rendement, les plants de blé ont perdu un autre critère indispensable : le caractère nourricier de la céréale. Roland Feuillas a mené une longue enquête pour retrouver ces semences oubliées aux valeurs nutritives plus élevées afin de les faire redécouvrir et leur redonner leurs lettres de noblesse. Par ses actions, Roland Feuillas pointe du doigt un système de normalisation des semences et des levures qu’il juge complètement aberrant et pousse à la réflexion pour une ouverture de la liste des semences de blés autorisés.

La leçon de cinéma (François Truffaut)

note: 5La leçon d'un grand maître Bibliothécaire - 13 janvier 2022

En juillet 1981, François Truffaut a accepté de revenir sur ses œuvres pour la télévision française et l’INA. Il est interviewé par Jean Collet, Jérôme Prieur et José Maria Berzosa qui l’invitent à commenter une séquence clé de chacun de ses films et à parler de sa pratique de cinéaste. Ce documentaire a été diffusé en deux volets en 1983 par TF1 et ne sera jamais édité en DVD.
C’est l’intégralité de ces entretiens qui sont enfin publiés, grâce à un remarquable travail des éditions Denoël.
Cet ouvrage passionnant et richement illustré intéressera les fervents admirateurs de Truffaut mais aussi tous les cinéphiles qui se respectent.

Voir le monde sans quitter la France

note: 5Tour du monde hexagonal Bibliothécaire - 13 janvier 2022

De nos jours, une multitude de raisons nous force à mettre de côté nos idées de voyage à l’autre bout du monde, qu’elles soient économiques, écologiques ou pandémiques (merci le covid !). Heureusement, notre beau pays regorge de paysages et de lieux plus beaux les uns que les autres… ainsi que d’endroits ou de monuments qui ont un petit goût d’ailleurs et qui vous transporteront à l’autre bout du monde en un clin d’œil. Retrouvez dans cet ouvrage plus de cinquante paysages et édifices français qui possèdent un jumeau sur l’un des cinq continents, comparez l’original et sa copie et organisez des activités dépaysantes sans quitter la France !

Les trois épouses de Blake Nelson (Cate Quinn)

note: 5Jamais deux sans trois ! Bibliothécaire - 12 janvier 2022

Vous qui ne ratez jamais un épisode de votre série policière préférée, vous connaissez la tendance : si un époux meurt, les soupçons se tournent immédiatement vers son (sa) conjoint(e). Et soyons honnêtes : il est vrai que c’est souvent le mari ou la femme qui a fait le coup. Déménagez maintenant vos experts Manhattan au plein cœur de l’Utah et rendez-vous compte que l’enquête devient nettement plus difficile lorsque l’époux assassiné est membre de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Si cette dénomination ne vous dit rien, vous serez peut-être plus familier avec le surnom donné à ses adeptes : les mormons. Le problème pour notre enquête (en dehors du fait d’avoir un macchabée sur les bras) devient ainsi un peu plus épineux : car si le défunt assassiné était marié à trois femmes, alors on se retrouve avec trois suspectes potentielles. Qui de Rachel (la première épouse), Emily (la menteuse) et Tina (l’ancienne prostituée) a donc assassiné leur mari, le fervent mormon Blake Nelson ?
Pour son premier thriller, l’auteure Cate Quinn nous embarque dans une enquête survoltée et pleine de rebondissements, en plein cœur d’une communauté aussi intrigante que sectaire. Que vous ressentiez une curiosité malsaine pour ces religieux polygames ou que vous ne perdiez jamais foi en la paix des ménages, nul doute que dans les deux cas, vous satisferez votre âme d’enquêteur en herbe… et que vous y réfléchirez à deux fois avant de vous faire passer la corde… pardon, la bague au doigt.

Félines (Stéphane Servant)

note: 5COUP DE COEUR Bibliothécaire - 5 janvier 2022

Des suites d’une mutation génétique inexpliquée, des adolescentes du monde entier voient leurs corps soudainement se transformer et se recouvrir d’un pelage semblable à celui des chats. Leurs sens sont exacerbés, leur sensibilité renforcée. Face à ce changement aussi brutal que déconcertant, elles sont rapidement perçues comme un danger pour la société qui va tout mettre en place pour se protéger de celles qui ne sont alors plus considérées comme « humaines » …

Ce roman, bien que présentant un monde imaginaire, est écrit sous la forme de témoignage et est en bien des égards glaçants de réalisme. Injustice, haine, peur, dépression, violence. Une histoire qui fait réfléchir et montre comment une société peut tomber dans l’extrémisme.

Un livre saisissant, très difficile à lâcher.

Nowhere girl (Magali Le Huche)

note: 5Coup de coeur Bibliothécaire - 4 janvier 2022

Dans cette bande-dessinée autobiographique, Magali Le Huche raconte son entrée au collège et dans l’adolescence marquée par une phobie scolaire qui durera des années. Grâce à la musique des Beatles l’adolescente parviendra à entamer une métamorphose et à surmonter ses peurs.
Malgré un sujet difficile, Magali Le Huche nous livre une autobiographie drôle, gaie et colorée grâce à son autodérision et la beauté de ses illustrations.

Au revoir, Milord (Bill Salaman)

note: 5Coup de coeur Bibliothécaire - 4 janvier 2022

Milord, le vieux Jack Russel terrier, ne semble pas très en forme. Il ne joue plus et n’entend plus. Norman, son jeune maître, décidé à lui redonner le sourire, lui propose donc une nouvelle activité excitante : piloter un avion. Ainsi Milord parcourt le monde jusqu’à ce que la fatigue le rattrape, et qu’il se décide à faire ses adieux à Norman avant de partir pour un dernier vol.
Une histoire imaginée par John Burningham, peu de temps avant son décès, pour rendre hommage à son fidèle compagnon disparu. Ce sera finalement, Helen Oxenburry, talentueuse autrice-illustratrice et épouse de John Burningham qui achèvera ce bel album dans un dernier hommage à deux êtres aimés. Un récit sensible et émouvant sur le deuil.

Le visiteur de minuit (Marie-Aude Murail)

note: 4 Bibliothécaire - 23 décembre 2021

Londres, 1854, Jason Anderson est un homme riche, mais malheureux. Son épouse est morte, et son unique enfant, Béatrix, est malade et a peu de chance de survivre. Jason commence alors à jalouser son vieux jardinier, qui lui est heureux et a beaucoup d’enfants tous en bonne santé. Une nuit, le diable lui rend visite et lui propose un pacte pour sauver sa fille, Béatrix.
Une intrigue prenante pour cette belle histoire inspirée de l’univers de Charles Dickens, où les jolies illustrations en pleine page mêlent réalisme et romantisme pour créer une atmosphère inquiétante et romanesque en peu de pages.

Super-Sourde (Cece Bell)

note: 5Coup de coeur Bibliothécaire - 23 décembre 2021

Dans cette bande dessinée autobiographique, Cece Bell raconte son enfance, de la découverte de sa surdité à 4 ans, à la suite d’une méningite, jusqu’à la fin de l’école primaire. Avec beaucoup d’humour, et sans jamais tomber dans le pathos, on suit les aventures de Cece, son appareillage, sa solitude, ses interrogations, ses préoccupations, et comment elle réussit à s’adapter et à vaincre le regard des autres en s’inventant un alter-ego : super-sourde. Les personnages représentés sous forme de lapins sont attachants et aide à dédramatiser l’histoire.
Un formidable roman graphique, à la fois drôle et tendre, pour mieux comprendre la surdité.

Esprit d'hiver (Laura Kasischke)

note: 5Esprit d'hiver Bibliothécaire - 23 décembre 2021

Lorsque Holly et son mari se réveillent, trop tard, en ce matin de Noël, leur fille Tatiana dort encore. Tatiana, leur sublime, tendre et adorable adolescente de 16 ans. Tatiana, leur reine des fées, leur petite princesse russe adoptée treize ans plus tôt dans un lugubre orphelinat sibérien et ramenée avec eux aux États-Unis. Très vite, les événements s’enchaînent : il faut aller récupérer les grands-parents à l’aéroport, préparer le repas, dresser la table, se vêtir de tenues de fêtes… Mais la neige se met à tomber, fort, très fort, trop fort. Elle ensevelit tout sous son épais manteau et paralyse les routes, les invités qui se décommandent les uns après les autres et la maison où se retrouvent seules Holly et Tatiana. Et si Tatiana se réveille contrariée, Holly, elle, se lève avec une idée bien précise en tête. Un sentiment tenace qui va se renforcer au fur et à mesure des heures qu’elle passera en tête-à-tête avec sa fille qui, décidément, agit de manière très étrange aujourd’hui. Une phrase comme une mélodie lancinante qu’elle se répétera en boucle : « quelque chose les a suivis depuis la Russie jusque chez eux ».
On m’avait dit : « si tu aimes les histoires d’horreur, tu devrais lire du Laura Kasischke ». Et en effet… si dans le cas d’Esprit d’hiver, l’auteure nous envoûte dès les premières pages, c’est bien pour ne pas nous laisser un instant de répit et nous entraîner dans les tréfonds de la noirceur. Véritable roman d’atmosphère, huis-clos glaçant, oppressant et maléfique, l’histoire d’Holly et Tatiana vous empêchera sûrement de fermer l’œil lorsque vous l’aurez terminée en plein milieu de la nuit… Mais si vous êtes amateur du genre, c’est promis : vous en redemanderez.

Vis-à-vis (Peter Swanson)

note: 5Un thriller bluffant à l'écriture parfaitement maîtrisée ! Bibliothécaire - 22 décembre 2021

Ah, les voisins… parfois une bénédiction, souvent une malédiction. On tente de faire ami-ami avec eux et le jour où ils nous invitent à dîner, on s’aperçoit que notre hôte est un meurtrier. Pis encore, son regard ne nous trahit pas : il sait qu’on sait.
Non, ceci n’est pas un commérage de la dernière fête des voisins mais l’entrée en matière du thriller psychologique (et ô combien hitchcockien) de Peter Swanson, Vis-à-vis. Lorsque Hen et son mari emménagent dans un charmant quartier de la banlieue bostonienne, ils ne savent pas encore que leur fenêtre (sur cour) donne sur la maison d’un tueur en série. Matthew est pourtant charmant, intelligent, protecteur et en plus de cela, féministe. Hélas, l’homme idéal est aussi menteur, doté d’une tendance « syndrome du sauveur » plutôt extrême et affublé d’un goût prononcé pour les punitions macabres. Et lorsque Hen, sa voisine, reconnaît dans son bureau la pièce à conviction d’un meurtre non élucidé, l’ennuyeux dîner entre voisins prend tout de suite une autre saveur. Malheureusement, quand on est une femme bipolaire, sous traitement, et ayant déjà accusé (à tort) quelqu’un de meurtre dans le passé, il ne fait pas bon crier au loup encore une fois. Sauf que Matthew est bel et bien un meurtrier. Hen le sait. Et Matthew a compris qu’elle le savait. Heureusement pour lui, personne ne sera disposé à la croire. À moins que…
Avec son duel de narrateurs hors-du-commun, Peter Swanson réussit ce tour de force que de vous dévoiler le meurtrier dès le premier chapitre et, malgré cela, de vous tenir en haleine jusqu’à la dernière page. Et même si vous savez comment ça commence et qui est le tueur, rassurez-vous : la fin, elle, vous ne la verrez pas venir.