Coiffures sur mesure (Anne Thoumieux)

note: 4Miroir, miroir, qui est la mieux coiffée ? Bibliothécaire - 9 novembre 2022

Mesdames, les fêtes approchent et avec elles, l’envie de vous mettre sur votre 31… et de changer de tête ?
Il se pourrait que nous ayons LE livre qu’il vous faut pour vous économiser un passage chez le coiffeur et dompter votre crinière, qu’elle soit longue, courte, lisse ou bouclée !
Grâce à ce livre qui vous propose autant de coiffures que d’astuces de professionnels, vous pourrez vous essayer aux jolis chignons, tresses originales et autres coiffures chics ou naturelles ! La plupart d’entre elles ne vous demandera qu’une brosse, un ou deux élastiques, quelques épingles pour fixer le tout… et un bon coup de main !

La malédiction du Cecil Hotel (Sonya Lwu)

note: 5Une nuit au Cecil Hotel, ça vous tente ? Bibliothécaire - 9 novembre 2022

À Los Angeles, se tient dans le quartier le plus mal famé de la ville un hôtel à l’aura maléfique. Et pour cause… cet immense bâtiment des années 1920, aussi pompeux que décrépi, doit sa terrible réputation aux innombrables crimes, suicides, morts inexpliquées et autres clients marginaux qu’il n’aura eu cesse d’attirer.
Dans cet ouvrage aussi glauque que fascinant, la psycho-criminologue Sonya Lwu vous baladera depuis les ruelles les plus sombres du quartier de Skid Row jusque dans les funestes couloirs du Cecil Hotel, en compagnie de touristes portés disparus, de tueurs en série et même d’un certain Dalhia Noir…
Âmes sensibles s’abstenir : ce documentaire factuel, objectif, et très détaillé risque bien d’écourter quelques-unes de vos nuits !

Ne m'appelle pas Capitaine (Lyonel Trouillot)

note: 5Quand deux mondes s'entremêlent Bibliothécaire - 8 novembre 2022

Montagne Noire et le Morne Dédé, deux quartiers de Port-au-Prince, deux mondes que tout oppose, les riches et les pauvres. C’est dans ce décor que débute ce magnifique roman de l’écrivain et poète haïtien Lyonel Trouillot.
Aude, issue d’une famille fortunée de Montagne Noire, doit réaliser un reportage dans le cadre de ses études universitaires sur « un quartier mal connu » d’elle. Elle choisit le Morne Dédé, peuplé de miséreux, et décide d’interviewer le vieux Capitaine. Ce dernier vit reclus dans sa maison délabrée et est en proie à des souvenirs envahissants et douloureux. Il s’adresse souvent à une femme qui le hante : « Ne m’appelle pas Capitaine… ma seule envie de voyage, c’était d’avoir voulu te suivre… Et demain, tu me piétineras, cracheras sur mes blessures. » Qui est cette femme ? Pourquoi obsède-t-elle Capitaine ?
Aude découvrira, au fil des séances avec le vieil homme, l’histoire du quartier du Morne Dédé, ancien refuge des opposants à la dictature militaire. Capitaine lui racontera la vie de ses anciens habitants et finira par lui dévoiler son propre passé et le mystère qui entoure cette femme.
Rien ne prédisposait au départ la jeune fille et le vieillard à se rencontrer. Aude dit d’elle-même : « On pouvait faire ma somme, me dresser comme une liste. Une famille riche. Des rituels de riche. Des idées et des sentiments de riche ». Peu à peu pourtant, grâce aux discussions avec le vieil homme et avec des jeunes hébergés dans sa maison, Aude va observer et apprendre. Une renaissance va s’opérer en elle, doublée d’une prise de conscience sociale. En parallèle, Capitaine va lui aussi s’ouvrir à la jeune femme et moins ressasser ses souvenirs.
Écrit dans une langue imaginative et puissante, ce roman captivant se lit d’un trait. Lyonel Trouillot nous livre un récit initiatique empreint d’espoir et d’humanité.

La route des vins s'il vous plaît (Jules Gaubert-Turpin)

note: 4À consommer avec modération Bibliothécaire - 8 novembre 2022

La route des vins nous présente l’intégralité des vignobles français de manière claire et didactique. Chaque chapitre s’ouvre sur une carte du vignoble et une description historique rapide de ce dernier ainsi que du vin qu’on y produit. On continue avec un graphique de tous les cépages et on finit par une description plus détaillée de chaque appellation viticole. On pourrait être rebuté par une liste exhaustive des différents vins produits en France. Il n’en est rien car ce livre présente les choses de manières concises et très visuelles. Il permettra aux amateurs de vins de découvrir les trésors gustatifs qui peuvent se cacher près de chez eux.

Les compagnons français de Magellan (Bruno d' Halluin)

note: 4Un voyage inattendu Bibliothécaire - 8 novembre 2022

En 1519, Magellan commence son voyage autour du monde avec une flotte de cinq navires : la Trinidad, le San Antonio, la Concepción, la Victoria et le Santiago. Parmi les 237 membres d’équipages se trouvent 19 Français, dont seulement deux accompliront le tour du monde. Dans son livre, l’auteur replace le voyage de Magellan dans son contexte historique et ponctue son récit des notices biographiques des Français de la flotte en y évoquant leur origine et ce qu’il leur advient pendant le voyage. L’auteur accompagne aussi son récit de gravures et de cartes afin d’illustrer son propos et nous plonge dans la réalité de la vie des marins de l’époque, nous permettant de savourer le fait que cette dernière soit terminée.

Les bentos des films du studio Ghibli (Azuki)

note: 3Pour un repas instagrammable Bibliothécaire - 8 novembre 2022

Depuis maintenant quelques années, la culture japonaise est très populaire en France, tant celle de la cuisine que celle du cinéma d’animation et notamment celui des studio Ghibli. Écrire un livre qui rassemble ces deux composantes permet de surfer sur cette popularité. Le livre est divisé en trois chapitres Le premier introduit le thème du livre et les éléments spécifiques pour la réalisation des bentos, le second explique la mise en place à adopter pour chaque bento et enfin le troisième concerne les recettes. Si le concept d’avoir des bentos thématiques peut sembler sympathique, il est évident que l’on se focalisera très rapidement et uniquement sur le chapitre des recettes et le reste du livre ne restera qu’anecdotique. Néanmoins la mise en page soignée et les belles illustrations renouvellent le thème du livre de cuisine.

L'archipel du Chien (Philippe Claudel)

note: 5un " candide " d'aujourd'hui Edith - 6 novembre 2022

J'ai adoré ce livre où sous le couvert d'une enquête policière l'auteur nous fait descendre dans les abimes de l'âme des humains. Tous les maux actuels de notre monde sont abordés et nous, qui serions nous sur cette ile ?
Un roman philosophique, très agréable à lire à conseiller à nos jeunes lycéens.

Schachnovelle (Stefan Zweig)

note: 5 Matthias Michael - 2 novembre 2022

Der Amokläufer (Stefan Zweig)

note: 5 Matthias Michael - 2 novembre 2022

Berlin requiem (Xavier-Marie Bonnot)

note: 5Un musicien dans la tourmente nazie Bibliothécaire - 2 novembre 2022

Dans cette biographie romancée de Wilhelm Furtwangler, le plus grand chef d’orchestre allemand d’avant-guerre, Xavier-Marie Bonnot tente de répondre à la question suivante : l’art peut-il se placer au-dessus de la politique ?
On suit la vie du musicien depuis la montée en puissance du nazisme jusqu’à la fin de la guerre. L’auteur parvient à décrire, avec la musique pour toile de fond, l’une des périodes les plus sombres de l’Histoire car la musique a des accords que les mots ne peuvent dire ni même comprendre.
Furtwangler a tout pouvoir sur le philarmonique, du moins au début. Il décide des nominations, carrières et salaires.
Il pense qu’en restant en tant qu’artiste apolitique, il s’oppose ainsi au régime qui avait abaissé l’art à n’être qu’un faire-valoir. C’est son acte de résistance. Il se sent responsable de la musique allemande et de ses musiciens. Il essaye de tenir son cap contre vents et marées et a toujours refusé de faire le salut nazi. Il reconnaît cependant que les Nazis se sont servis de lui à des fins de propagande.
Quand les Juifs commencent à être exclus de son orchestre sans qu’il ne puisse rien faire, le chef d’orchestre fait le choix
de rester malgré tout.
Furtwangler s’adresse, dans ses derniers jours, à un jeune homme qui veut lui-même devenir grand chef d’orchestre : « un chef doit faire ce qui lui plait. Il n’est pas esclave de la partition et du tempo. Le chef transmet des émotions, pas un tempo. Chaque chef a le sentiment d’être unique. »
C’est un portrait très réaliste. On ressent ses douleurs, ses joies, les messages qu’il a voulu faire passer. On peut se poser la question de savoir s’il a eu raison ou tort, mais est-ce possible de savoir ce que d’autres auraient fait à sa place ?

Corto Maltese n° 7
Fable de Venise (Hugo Pratt)

note: 5Venise : l'aventure et l'anamnèse Bibliothécaire - 27 octobre 2022

Ce volume de la série des Corto Maltese est l’un des plus caractéristiques et des plus surprenants qui ait été écrit par Hugo Pratt. L’ambiance mystérieuse qui y règne, la recherche d’un objet caché, luxueux et peut-être magique, la cohabitation entre les personnages de fiction et les personnages historiques, les alcôves des loges maçonniques, la place des songes en font un conte moral autant qu’une promenade urbaine entre deux mondes. Comme souvent dans les aventures de Corto Maltese, l’intrigue est plus évanescente, suggestive que limpide ; il faut être attentif aux détails de la narration pour comprendre la fable qui peut être comparée à une sorte d’enchainement symbolique rappelant les étapes de la graduation maçonnique. Comme le rappelle l’auteur, Hugo Pratt, ce volume est aussi et surtout un hommage à la Venise qu’il a connu pendant son enfance, une ville forgée par l’eau, le cosmopolitisme, le rêve, les fantasmes, l’élan vers l’Orient et la mort. Une belle aventure du plus célèbre des Maltais !

Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Michel Odoul)

note: 4 Lalitha - 25 octobre 2022

La famille Tamireuil (Amy Robach)

note: 5Coup de cœur Bibliothécaire - 28 septembre 2022

Pour se protéger d'une tempête, la famille Tamia trouve refuge dans le tronc creux d'un arbre où se loge déjà la famille Écureuil.
Les deux petites familles parviendront-elles à vivre ensemble ?
Un bel album, aux couleurs de l'automne et aux illustrations douces, pour nous parler des familles recomposées ainsi que de l'apprentissage de la vie en communauté.

Aïe aïe aïe ! (Christine Naumann-Villemin)

note: 5Coup de cœur Bibliothécaire - 28 septembre 2022

Au cœur de la savane, un nouvel habitant va faire son apparition.
Les autres animaux sont inquiets et chacun y va de son commentaire.
Un album coloré, plein d'humour, sur le thème des préjugés et de la peur de l'inconnu.

Chez les heureux du monde (Edith Wharton)

note: 5Chez les heureux du monde, Edith Wharton Bibliothécaire - 27 septembre 2022

Qui est l’hypocrite (et certainement riche) individu qui a un jour décidé que l’argent ne faisait pas le bonheur ? Car, entendons-nous bien sur ce point : lorsque l’on est une orpheline sans le sou, une petite rente serait tout de même la bienvenue – au moins pour pouvoir se parer de ses plus beaux atours lors de la prochaine soirée en vogue. Heureusement, Miss Lily Bart peut compter sur sa fabuleuse beauté pour s’intégrer parmi les heureux de son monde : la haute société new-yorkaise – un milieu où richesse rime pourtant avec superficialité, vacuité et hypocrisie. Mais qu’il en soit ainsi : la belle jeune femme, ne supportant pas la médiocrité de la pauvreté, est bien décidée à se trouver un mari qui assurera son avenir social et financier. Hélas, éclairée par notre antagoniste favori – l’Amour –, Lily ouvrira péniblement et inéluctablement les yeux sur sa cage (a)dorée. Et de laisser aux secrets, rumeurs et autre chantage le soin de précipiter sa chute…
Quant à vous, chers amateurs de classiques de la littérature, nous remettons votre plaisir de lecture entre les mains de la plus française des auteures américaines : Edith Wharton. Laissez-la vous transporter dans l’univers qui l’a vue grandir et se forger en tant que femme et écrivaine, parmi ces new-yorkais privilégiés du 19ème siècle, durant un Gilded Age (« âge doré ») à cheval entre conformisme et modernité. Nous vous promettons que la balade sera aussi superbe que bouleversante.

Merci, grazie, thank you (Julien Sandrel)

note: 4léger Aurélie - 26 septembre 2022

C'est léger, un peu comme du Guillaume Musso. Après un livre tant attendu et que je n'ai pas réussi à lire c'était parfait pour me replonger dans la lecture

Blackwater : l'épique saga de la famille Caskey n° 1
La crue (Michael McDowell)

note: 3 Aurélie - 14 septembre 2022

J'étais très intriguée par cette saga dont j'ai entendu parler tout l'été comme étant LE livre à lire. Il se lit facilement, on rentre bien dans l'histoire mais je ne sais pas si c'est à cause (ou grâce) aux critiques dithyrambiques mais je suis un peu restée mitigée: oui pas mal mais tout ça pour ça? J'ai toutefois envie de me faire un meilleur avis en commençant le tome 2.

Connemara (Nicolas Mathieu)

note: 0Décevant Aurélie - 14 septembre 2022

Je n'ai pas du tout aimé ce livre. Comme le précédent d'ailleurs du même auteur. J'ai trouvé le rythme lent, l'histoire peu construite et sans grand intérêt. Je l'ai péniblement terminé mais je crois que je n'accroche définitivement pas avec le style de l'auteur.

La décision (Karine Tuil)

note: 5Face au dilemme Bibliothécaire - 14 septembre 2022

Dans son dernier roman, Karine Tuil nous fait découvrir le quotidien d’un juge d’instruction du pôle antiterroriste.
Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. Faut-il libérer un prévenu suspecté sans preuve d’une allégeance à Daech ou emprisonner un innocent qui peut être sincère et risquerait de se radicaliser en prison ?
L’autrice explique pourquoi la décision que la juge doit prendre peut bouleverser le pays, comment elle va chercher à découvrir, dans les replis les plus sombres de l’âme humaine, la sincérité ou le mensonge de son client, mais aussi la peur qu’elle a continuellement d’être agressée personnellement.
Derrière la raideur du code pénal, on s’aperçoit qu’une large part est laissée à l’appréciation du magistrat, aux convictions de chacun, et aux contradictions de la société.
Le métier de juge d’instruction antiterroriste est un métier de conflits (avocat contre parquet, victimes, détenus…) qui procure au dernier tiers du livre un climat très tendu.
Le scénario se double du dilemme personnel de la juge qui a une liaison amoureuse avec l’avocat de son client.
On sent dans ce livre un combat entre amour et haine, beauté et laideur, ombre et lumière. Le ton est juste, précis, le travail d’enquête minutieux. Un livre percutant !

Les abeilles grises (Andrej Ûrʹevič Kurkov)

note: 5Sauver ses ruches, à tout prix Bibliothécaire - 14 septembre 2022

Un apiculteur vit dans la zone grise du Donbass, entre les deux armées, séparatiste et ukrainienne, dans un village vidé de tous ses habitants, excepté lui-même et un autre homme : son ancien « ennemi d’école ». Ils n’ont ni électricité, ni ravitaillement, à part celui que leur amènent les belligérants avec leurs petits trafics. Ils s’entraident pour ne pas sombrer.
C’est leur vie quotidienne dans la monotonie de l’hiver qui nous est racontée, ponctuée par les visites des soldats.
Le printemps arrivant, le récit bascule. L’apiculteur décide d’emmener ses ruches pleines d’abeilles dans une région plus fleurie et tranquille pour leur éviter le stress. Il ira dans deux lieux différents, l’un en Ukraine, dans une région éloignée des combats et l’autre en Crimée, en campant près de ses ruches. L’auteur nous décrit ses rencontres, les personnes avec lesquelles il se lie, les contrôles et passages de frontières nécessaires, les persécutions par les Russes des minorités tartares de Crimée, ses rêves visionnaires, son retour.
Ce livre met les femmes et les abeilles à l’honneur dans un monde d’hommes et de guerre. Les abeilles représentent la société idéale, ordonnée, fidèle, qui affronte les difficultés collectivement.
Au milieu des bombardements, on retrouve l’amour de la nature à travers les aspirations de cet homme simple.
C’est un roman plein de lumière et de candeur, d’humanité et d’humour qui apporte un peu d’espoir face à la dure réalité.

Hollywood Boulevard (Melanie Benjamin)

note: 4Le destin de deux pionnières Bibliothécaire - 14 septembre 2022

Le titre original, The girls in the picture, est plus représentatif. En effet, on suit le destin de deux pionnières dans le milieu du cinéma : la scénariste Frances Marion et l’actrice réalisatrice productrice Mary Pickford.
Melanie Benjamin évoque leurs débuts compliqués dans le milieu du cinéma naissant et au théâtre, puis leur rencontre. Elles vont être amies et travailler ensemble malgré leurs personnalités bien différentes.
Au début du XXe siècle, le cinéma en est à ses balbutiements. Ceux qui en vivent, chichement, sont regardés de haut par le milieu du théâtre. Ceux et celles qui quittent le théâtre pour aller « fricoter » avec des gens si peu honorables ne sont pas bien considérés. Mary et Frances sont de celles-là.
Malgré tout, elles vont se lancer des défis avec trois bouts de ficelle, un décor sur site facilement monté et des figurants recrutés le jour même. C’est le royaume de la débrouille, tout le monde fait un peu de tout, les idées sont lancées et sitôt réalisées, les fêtes s’improvisent le soir, même quand on est épuisé.
En fin de compte, la mayonnaise prend. Elle prend même très bien. Les films sont plébiscités par les spectateurs : le cinéma a trouvé son public.
Mary devient une des premières stars du 7e Art. C’est « la » star féminine de l’époque mais elle est bien plus qu’une actrice. Habituée à nourrir sa famille, elle a un sens des affaires inouï et crée sa propre société de production.
Frances est une des premières scénaristes, et participera à beaucoup de films durant les années d’entre-deux guerres.
Mais quand le cinéma commence à être rentable, voici que les producteurs de sexe masculin prennent le contrôle. Les studios apparaissent. Il devient compliqué d’être une femme, même avec du talent, dans un monde qui se masculinise, édicte des règles et les met à l’écart. Chacune lutte avec ses propres armes, en se renouvelant et en tentant de conserver son indépendance.
Ce livre passionnant et féministe restitue bien l’énergie et les espoirs de cette période.

Mick Hardin n° 1
Les gens des collines (Chris Offutt)

note: 5Le retour de Mick Hardin Bibliothécaire - 8 septembre 2022

Revenu en permission dans son Kentucky natal, pour voir sa femme enceinte, Mick Hardin apprend que l’enfant n’est pas le sien. Tout semble s’effondrer autour de lui.
Hardin est pourtant un dur à cuire, il s’est engagé dans l’armée, a servi en Afghanistan et en Irak. Mais la perspective de ne plus revoir sa femme le bouleverse. Il s’enferme dans la cabane de son grand-père avec quelques bouteilles. C’est là que sa sœur Linda, sherif du Comté, le retrouve pour lui demander de l’aide afin de résoudre une affaire de meurtre : le cadavre d’une femme ayant été retrouvé dans les bois.
La victime appartient à une des plus anciennes familles vivant dans ce coin des Appalaches. Linda craint que les habitants ne fassent justice eux-mêmes : une habitude bien ancrée chez ces familles de taiseux vivant repliées dans leurs maisons isolées, en formant des clans qui se soutiennent ou se surveillent, selon les cas.
Il faut faire vite pour éviter d’autres cadavres inutiles.
Chris Offutt signe avec ces Gens des collines, premier opus d’une trilogie, un magnifique polar rural dans lequel les protagonistes sont marqués par leur territoire, chacun à sa façon. Il y évoque la violence sourde d’une terre où les hommes sentent le whisky et les femmes sont dures à la tâche. Le style, ciselé et épuré, laisse poindre des touches de poésie cachées tantôt dans un paysage, tantôt chez ces personnages simples et dignes.
Chris Offutt a reçu pour ce roman policier le Grand Prix de littérature policière 2022.

S'adapter (Clara Dupont-Monod)

note: 5Poignant et lumineux Bibliothécaire - 7 septembre 2022

S’il est un sujet délicat à traiter dans un roman, c’est bien celui du handicap, physique et/ou mental, tant il reste tabou dans notre société.
Dans ce livre bouleversant, Clara Dupont-Monod s’empare avec talent de ce thème à travers l’histoire d’une fratrie confrontée au lourd handicap d’un frère incapable de marcher, de parler et de voir mais dont la faculté d’entendre est intacte.
Tour à tour, nous découvrons comment chacun d’entre eux tente de « s’adapter » à ce frère « inadapté ». L’aîné tout d’abord, très attaché à l’enfant, s’en occupe comme le ferait une mère, avec amour, patience et douceur. La cadette, de son côté, éprouve de la colère pour ce petit frère qui a bouleversé l’équilibre familial et fragilisé à tout jamais leurs parents. Enfin, le dernier, né bien après lui, est marqué lui aussi dans la construction de son être par cet enfant handicapé. Son destin, qu’il accepte, est de réparer sa famille car « sur ses épaules, pesait la renaissance ».
Cette histoire familiale forte se déroule par ailleurs au cœur des Cévennes, dans une nature grandiose et hostile où certains arbres, ceux qui ont « envie de vivre », poussent même dans la roche. C’est au cœur de ces montagnes sauvages que la fratrie doit elle aussi apprendre à vivre, de même qu’elle doit composer avec la différence du frère.
Servi par une belle écriture poétique, ce magnifique roman, d’origine autobiographique, décrit des émotions profondes et sincères avec une grande acuité et une sensibilité qui nous émeut.
Ce livre a obtenu le Prix Femina et le prix Goncourt des lycéens en 2021.

La poursuite de l'idéal (Patrice Jean)

note: 5Amour, poésie et... bêtise ! Bibliothécaire - 7 septembre 2022

Ce roman à la fois drôle, enlevé et acide de Patrice Jean reprend le genre du roman d’apprentissage qui a fait florès au XIXe siècle et qui est un peu délaissé aujourd’hui. D’une écriture précise, classique et dynamique, cet ouvrage raconte l’histoire de Cyrille Bertrand, un personnage qui a traversé d’assez nombreuses tribulations dans lequel bon nombre de trentenaires pourront en partie se retrouver. Le héros, qui n’en est en fait pas vraiment un, est suivi depuis la fin de ses études de droit-gestion et de littérature, la vingtaine rêveuse, jusqu’au début de sa vie de père alors qu’il vient d’avoir une trentaine d’année. De petits boulots dévalorisés, méprisés et ingrats à une forme de célébrité non souhaitée et humiliante, l’auteur nous fait traverser divers milieux sociaux ou tableaux moraux perfides et hauts en couleurs allant du catholicisme rigide au militantisme révolutionnaire, en passant par les milieux de la culture classique, de l’éducation nationale jusqu’à ceux de l’industrie du divertissement, de la production américaine avec ses millions de dollars et ses masses abruties. Le personnage principal dont l’idéal serait de devenir un poète reconnu comme Valéry Larbaud, n’est pas exempt de petits vices et de menues bassesses qui relèvent agréablement le récit. Le dégoût et la critique de la société contemporaine sont traités ici avec allant et légèreté ; tout n’est finalement pas si sombre puisque, si la littérature poétique s’efface du champ de la consommation, il reste bien l’amour, ses turpitudes et sa poursuite !

Mon pauvre lapin (César Morgiewicz)

note: 5Un premier roman sincère et drôle Bibliothécaire - 3 septembre 2022

Ce premier roman autobiographique, écrit par un jeune auteur de 25 ans, relate avec humour la vie de César, que sa grand-mère appelle communément « mon pauvre lapin ». Ce surnom affectueux lui sied à merveille tant le jeune homme est plutôt à plaindre.
Son existence est en effet compliquée car César n’est pas comme les autres. D’une timidité maladive depuis sa plus tendre enfance, le petit garçon n’a pas d’amis, ne connait pas « Bob l’éponge » et préfère dessiner des plans de villes imaginaires et des réseaux de train.
Il est néanmoins aimé, choyé, voire étouffé par sa grand-mère, sa mère et ses tantes. Il vit dans un milieu très bourgeois dans lequel la grand-mère règne en maître, distribuant généreusement de l’argent à ses filles.
En grandissant, il développe des complexes physiques : un « nez énorme », « presque aveugle d’un œil », avec une « mâchoire tordue ». Hypocondriaque et très angoissé, le jeune César tente pourtant de nouer des amitiés, de tomber amoureux, de suivre des études, sans beaucoup de succès.
Cette existence douloureuse et solitaire pourrait plonger le lecteur dans des abymes de tristesse. Il n’en est toutefois rien car le récit est enlevé, drôle, teinté d’autodérision et d’une sincérité touchante.
Les sentiments décrits par l’auteur sont universels et chacun peut se reconnaître dans certains traits de sa personnalité, à la marge des normes de la société et de ses injonctions.
César Morgiewicz signe ici un premier roman abouti qui se lit d’une traite, le sourire aux lèvres !

Journal de nage (Chantal Thomas)

note: 5L'eau bienfaitrice Bibliothécaire - 2 septembre 2022

Chantal Thomas, dont nous avions déjà beaucoup apprécié son Journal de la marée basse, dans lequel elle évoquait la vie de sa mère, commence ce récit par une attente. Celle d’une femme confinée à Paris, par temps de Covid, qui attend avec impatience de pouvoir s’échapper vers Nice et retrouver les joies des bains de mer.
Le Journal de nage peut vraiment commencer, avec un premier bain pris le 6 juin 2021. L’eau est encore fraîche mais rien ne peut retenir la nageuse qui, grâce à la mer, a la sensation de recouvrer la liberté entravée par l’épidémie.
« Il y a la fraction de seconde, où, de froide et rébarbative, l’eau, quand vous avez commencé à nager, vous accueille et vous murmure, à sa manière insinuante, enveloppante, « continue ».
Je suis entrée dans l’eau. Je suis entrée dans un autre mode d’être. »
Comme sa mère, Chantal Thomas aime nager et parle de cette pratique avec ferveur. Elle appelle son bain de mer du matin, « son troisième réveil » : après celui du chant des oiseaux et celui du café bu.
Avec elle, on plonge dans le Journal de Kafka qu’elle lisait à cette période, et qui est le fil conducteur du récit. D’autres souvenirs de lectures lui reviennent comme Fenua de Patrick Deville, le Journal de deuil de Roland Barthes, ou bien encore Héros et nageurs de Charles Sprawson.
Ce roman est source de bien-être pour les lecteurs qui aiment l’eau, mais aussi source de réflexions sur la vie et sur ce qui importe le plus pour la mener de la meilleure des façons.
Une belle leçon de sagesse offerte par l’Académicienne Chantal Thomas.

Mes jolis bracelets

note: 4Jolis poignets ! Bibliothécaire - 1 septembre 2022

Voici un livre fort utile pour fabriquer vous-même vos bracelets. En macramé, tricot, perles, cuir et même papier, ces bijoux vont plaire à tous les âges !
Du plus facile à réaliser au bracelet plus complexe, chacun trouvera son bonheur.
Chaque réalisation est détaillée par étapes, avec la liste du matériel nécessaire.
À vous de vous lancer pour un résultat du plus bel effet !

Arbres (Sylvain Tesson)

note: 5Une liberté toujours à défendre Bibliothécaire - 31 août 2022

L’équipe de « Reporters Sans Frontières » (RSF) a choisi la figure de l’arbre pour symboliser son combat : la défense de la liberté de la presse.
Cet arbre, avec ses racines qui puisent la matière dans les sols, et dont les ramures partent à la conquête des cieux est un bel emblème.
Mais la forêt est aussi en danger à cause du changement climatique et de la déforestation.
Aujourd’hui, le travail des journalistes est en pleine mutation à l’ère du numérique et la liberté de la presse est toujours fragile.
« Reporters sans frontières » met en image ces enjeux au travers de photographies d’arbres prises dans différents pays.
Vous allez admirer des photos de Yann Arthus-Bertrand, Robert Capa, Vincent Munier ou de Sabine Weiss entre autres…
Bel album pour une cause des plus nobles !

Marilyn (Norman Rosten)

note: 5L'éclat d'une amitié Bibliothécaire - 31 août 2022

Norman Rosten, poète et romancier américain, a fréquenté la star qu’il a rencontrée en 1955. Ils sont devenus amis et se sont cotoyés lors de week-ends et de vacances à New York, Long Island ou encore dans le Connecticut.
Il livre ici un portrait délicat et touchant de l’actrice qui appréciait sa poésie et en écrivait elle-même.
Il raconte les sept dernières années de sa vie. Il évoque son intelligence et sa fragilité au gré d’anecdotes et de conversations, et ce sentiment d’échec qui la submergeait.
Toujours à la recherche de la perfection, elle prenait très à cœur ses cours à l’Actor Studio et rêvait de jouer au théâtre.
Son mal de vivre sera malheureusement le plus fort, en témoigne son échange téléphonique survolté la veille de sa mort.

« Car tout ce qui est beau
N’est qu’un rêve bref et délicieux.
Oh, ne donne jamais ton cœur en entier... », In Ne donne jamais tout ton cœur, William Butler Yeats.

Je serai le feu (Diglee)

note: 5« Si l’on m’aborde, Je serai le feu. » Claude de Burine Bibliothécaire - 31 août 2022

Lorsque l’illustratrice Diglee participe à un challenge international, elle ne fait pas les choses à moitié. Se prenant au jeu du "Inktober" (soit un dessin par jour sur le même thème durant le mois d’octobre), elle s’est donné le défi supplémentaire de partir à la recherche d’autrices rarement citées et souvent méconnues : les poétesses. Son ambition était double : rappeler que, oui, les femmes aussi peuvent écrire de la poésie (et que celle-ci n’est « ni uniforme ni mièvre ») et surtout, raviver la flamme d’un genre littéraire aussi discret qu’effacé.
Superbes illustrations, poèmes vibrants, poétesses incandescentes… il n’y a pas de doute : défi hautement relevé pour Diglee avec qui la poésie féminine brille — plus que jamais — de mille feux.